Hirsch, Thilo (15 June 2018). Geste, voix, mémoire : les gestes rythmiques dans la musique andalouse marocaine In: Colloque: GESTE DE LA MAIN, MOUVEMENT DE LA VOIX / Musique et gestualité de l’Antiquité à l’âge classique. Paris, Association Musique ancienne en Sorbonne (AMaS). 15.–16.6.2018.
Full text not available from this repository. (Request a copy)Après la chute de Grenade en 1492 et l'expulsion définitive des musulmans d'Espagne, l'ère de la musique arabo-andalouse en Espagne prend fin. La polyphonie occidentale avait remplacé l'hétérophonie orientale. Une grande partie des musulmans espagnols ont émigré vers l'Afrique du Nord et le Maroc en particulier, et il est très probable que la musique traditionnelle andalouse qui est jouée jusqu' à ce jour soit un écho de cette époque. S’agissant d’une tradition orale sans système de notation musicale, aucune source écrite d’avant le XVIIIème siècle ne nous ai parvenu, par contre à cette époque là les textes d’environ 700 pièces furent écrits pour la première fois. Les premières transcriptions des mélodies andalouses ont été réalisées par des chercheurs européens au début du XXème siècle. Aujourd'hui encore, la musique andalouse est principalement enseignée oralement au Maroc, où la mémorisation de la musique et des paroles est combinée à divers gestes de la main et du doigt. Des gestes de la main pour la visualisation d'un tactus se retrouvent dans de nombreux traités de la Renaissance. L'interaction de plusieurs musiciens s’organisait par un mouvement de haut en bas de la main ou du doigt. Ces gestes de tactus apparaissent également dans l'iconographie musicale de la Renaissance. Contrairement à ces "gestes d'organisation", les gestes de la main dans la musique andalouse sont destinés à l'interprète lui-même. C’est-à-dire, il ne s’agit pas de la pulsation d’un tactus, mais des rythmes différents, qui sont exécutés avec trois gestes distincts de la main et des doigts, formant une unité indissoluble avec le texte et la mélodie. Les gestes sont une aide à la mémorisation, ils contribuent à l’entrainement d’indépendance entre les trois éléments (voix, texte et geste) et ils sont la base d’une exécution ultérieure sur des instruments de percussion. La musique andalouse marocaine se compose de 15 rythmes différents, basés sur les cinq mayāzīn de baṣīṭ (6/4), qāʾīm wa-nisf (8/4), bṭāyḥī (8/4), darj (4/4) et quddām (3/4 ou 6/8). L’étendue va des rythmes simples basés sur trois battements jusqu'aux rythmes complexes composites à huit temps (p. ex. 3+3+2). Afin d'étudier et de documenter la musique andalouse et ses méthodes d'enseignement traditionnelles, Thilo Hirsch a entrepris plusieurs voyages de recherche au Maroc, financés par Pro Helvetia entre 2015 et 2017. Les enregistrements et vidéos réalisés sur le terrain permettent d'analyser les gestes des mains réalisées lors de la transmission du répertoire musical andalous.
Item Type: |
Conference or Workshop Item (Paper) |
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Division/Institute: |
Bern Academy of the Arts Bern Academy of the Arts > Institute Interpretation |
Name: |
Hirsch, Thilo0000-0001-7707-7469 |
Subjects: |
D History General and Old World > DT Africa M Music and Books on Music > M Music M Music and Books on Music > MT Musical instruction and study |
Language: |
French |
Submitter: |
Thilo Hirsch |
Date Deposited: |
26 Nov 2019 13:10 |
Last Modified: |
12 Aug 2022 15:29 |
URI: |
https://arbor.bfh.ch/id/eprint/8814 |